Test Beaterator
Avant même de pouvoir goûter au jeu, il est intéressant de voir que le titre de Rockstar est proposé à « petit prix » (à une trentaine d’euros, contre une cinquantaine habituellement). Ceci dit, on le lance et, après une vidéo d’introduction mettant en avant quelques possibilités du soft, on arrive sur un menu très simple offrant deux modes : le Mode Mix et le Studio. Le premier est à assimiler à une sorte d’avant-goût qui permet de très rapidement prendre le jeu en main. On retrouve donc une version cartoon plutôt réussie de Timbaland (producteur connu et reconnu qui a participé à l’élaboration de ce Beaterator), qui bouge au rythme du son au milieu d’une grosse plateforme de mixage, avec quatre haut-parleurs (un dans chaque coin de l’écran) affichant chacun une des quatre touches de la façade de la console lorsqu’on les sélectionne. Ainsi, la croix, le carré, le triangle et le rond permettent de jouer une boucle musicale. Grâce à la croix directionnelle, on peut naviguer dans l’interface et ainsi afficher dynamiquement quatre autres haut-parleurs disposant des mêmes fonctions (pour un total de huit donc, chacun représentant un « instrument » – batterie, piano, basse, guitare, clavier, voix, etc., tout en sachant qu’il est possible d’avoir par exemple deux boucles différentes de batterie ou de guitare, etc. –).
« Petit prix, maxi son ! »
Le joueur est alors libre de composer avec les différentes boucles (activant/désactivant pour superposer ou non les sonorités) pour les associer et créer un morceau rapidement et très simplement. C’est un vrai jeu d’enfant ! Mieux, grâce aux gâchettes, on peut changer l’association d’une boucle à un bouton ou accéder à un menu très sobre et clair qui permet de charger des morceaux et des modèles de morceaux, le tout avec divers styles musicaux allant du rock au hip-hop en passant par la musique de garage, la Pop ou encore la house. Il y en a pour un peu tous les goûts. Tous les réglages faits, il suffit de pianoter quelque peu sur sa PSP pour profiter du son ou, après avoir activé la fonction enregistrer, pour mixer son morceau et se le sauvegarder ! Il ne reste plus alors qu’à mettre lecture et savourer sa production. Bien entendu, si ce mode est extrêmement simple d’utilisation, il faut bien avouer qu’il est tout aussi limité et qu’il ne suffit pas pour combler les amateurs du genre. Reste alors à passer au Studio.
Un océan de fonctions
Et là c’est une toute autre histoire niveau prise en main. D’ailleurs l’interface change et prend un aspect de platine composée de deux blocs différents de fonctions. Le premier, qui ressemble à un écran, permet de naviguer entre les boucles de chacune des huit pistes ou de toutes les assimiler avec la piste Maître (permet de jouer en même temps les huit boucles associées à un même bouton). Le deuxième est composé d’un ensemble de boutons (rassemblés en deux groupes distincts) permettant de régler le volume d’une piste, la balance audio et d’activer ou non la sourdine et le solo ainsi que de régler le volume de la piste Maître, le BPM (battement par minute) et le swing. Ces commandes de base sont très pratiques et facilement utilisables. Mais c’est maintenant que les choses se compliquent. En effet, les développeurs ont vraiment travaillé en intégrant un maximum de possibilités même si le nombre de pistes est bloqué à huit. Pour faire simple, l’écran propose deux modes différents entre lesquels on peut basculer d’une pression du bouton select.
Ainsi, le mode Séance Studio permet de naviguer entre ses différentes pistes, avec un système d’assimilation de boucles aux boutons de façade de la console. Pour chaque association, on peut la lire, l’éditer pour changer la boucle à jouer ou tout simplement la supprimer. Avec la gâchette R, on active le menu qui s’affiche par-dessus et permet d’accéder à de nouvelles fonctions bien rangées en catégories. Il est alors possible de renommer ou enregistrer une piste, de revenir au Mode Mix, de changer le nombre de mesures (1, 2, 4 ou 8), de charger, éditer ou sauvegarder un morceau, de changer le genre musical, de gérer sa tracklist, les morceaux de la file, rajouter ou non un métronome, de changer le thème (l’apparence de l’interface) et surtout de consulter les différentes et nombreuses vidéos d’initiation fort pratiques, intéressantes et extrêmement utiles, voire indispensables. Celles-ci permettent d’avoir une démonstration pour l’utilisation de chaque fonction afin de faciliter la prise en main. A cela il faut aussi ajouter un glossaire et un guide de référence pour appréhender la bête et s’informer sur certains termes techniques. Petite note très appréciable d’ailleurs, le jeu offre une fonction de rappel de sauvegarde pour éviter de perdre tout son travail en cours suite à une mauvaise manipulation par exemple.
Le deuxième mode activable complexifie encore un peu plus le jeu (ou logiciel plus exactement dans ce cas-là)… En effet, celui-ci permet d’entrer dans l’Atelier des Morceaux pour les modifier ou confectionner ses propres boucles et morceaux. L’aspect change alors avec une représentation linéaire des huit pistes et un découpage en mesures (la limite étant fixée à 240 mesures). Chaque boucle est donc représentée par un bloc d’un certain nombre de mesures (que l’on peut prolonger en l’appliquant et en l’étirant) à placer sur les pistes avec une reconnaissance automatique de l’instrument pour éviter de mettre une boucle de batterie sur du piano par exemple (le must étant de pouvoir apposer les blocs de manière dynamique pendant la lecture). C’est pratique, facile à utiliser et surtout très intuitif. Bien entendu, là encore, il est possible d’accéder à un menu qui ouvre la voie à d’autres fonctions comme celles de créer une zone de répétition, de rajouter des effets spéciaux (modifications des réverbérations, de leur brillance, de leur taille, de leur pièce virtuelle, de leur volume et de leur largeur mais aussi possibilité de rajouter de l’écho, des distorsions, de réduire le bruit, de régler le chorus, etc.), de manipuler ses pistes, de charger/sauvegarder/importer ses morceaux ou encore de les visualiser en plein écran avec une interface pas vraiment jolie faite de carrés, vagues et autres artifices peu esthétiques. Autant dire que là il y a tout ce qu’il faut pour mixer au mieux son morceau et effectuer tous les arrangements nécessaires.
Un contrôle quasi-total !
Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises puisque Beaterator embarque avec lui un Atelier de Rythmes permettant de placer (ou effacer) soi-même les marqueurs de rythme pour les jouer exactement à la mesure, sur la piste et avec l’instrument que l’on souhaite, tout en réglant individuellement leur volume. Mieux, il existe la même chose mais dédié uniquement aux boucles de batterie pour créer soi-même sa propre boucle en jouant avec toutes les parties d’une batterie. Après quoi, dans tous les cas, un Atelier des Mélodies permet de régler les hauteurs de notes pour les ajuster à sa guise. Et il y a encore mieux, en branchant un microphone sur sa PSP, il suffit de pousser la chansonnette ou de faire du bruit pour donner de la voix à son morceau ou lui intégrer un bruit autre (comme un coup de cuillère sur une casserole). Avec tout ceci, il est vraiment possible de faire un morceau à son image, voire même pour de jeunes artistes, de créer des maquettes à moindre coût avant de peut-être essayer de se lancer dans le métier. En revanche, si le titre est plutôt accessible et facile d’utilisation, l’interface, les fonctions et leur utilisation ayant été extrêmement bien pensées et intégrées, il faut reconnaître qu’il y a tellement de possibilités qu’il faut s’armer de patience, de la notice (bien faite) et de toutes les vidéos de démonstration à portée de main avant de produire un morceau qui soit exactement ce que l’on souhaite. Malgré quelques limites d’utilisation, dont certaines sont liées au support, avouons que ce logiciel est puissant, pratique et pas cher, surtout que le rendu final est de très bonne qualité.
D’ailleurs, les moins timides, peuvent partager leurs productions avec les autres « Timbaland en herbe » grâce au Social Club de Rockstar ou en sauvegardant leurs boucles et autres morceaux sur leur ordinateur aux formats WAV ou MIDI (l’import de MIDI étant l’une des nombreuses fonctions mises à la disposition et permettant de récupérer des sons de sa Memory Stick). Derniers points et non des moindres : le titre offre aussi un éditeur de Synthétiseur accessible aux connaisseurs mais qui causera bien des soucis aux néophytes ; le soft intègre d’emblée 1300 boucles et sons de Timbaland himself et plus de 1700 des développeurs. Sur le global, la qualité est inégale avec de l’excellent et du moins bon, mais vu les possibilités de transformation et amélioration qu’il y a derrière, il est bien difficile de faire la fine bouche. En tout cas le contenu est conséquent et il y a de quoi tenir des heures et des heures avant d’exploiter toutes les capacités de ce formidable studio de poche.
Mon avis : superbe
Beaterator n’est pas un soft que l’on peut réellement qualifier de jeu vidéo, c’est plus un logiciel adapté à la PlayStation Portable. Vendu à seulement trente euros (contre les cinquante habituellement demandés pour une nouveauté), le titre de Rockstar est assimilable à un studio de poche qui permet de créer des morceaux de très bonne qualité. Les fonctions sont très nombreuses et l’interface, extrêmement bien pensée, permet de les exploiter assez facilement. Toutefois, il y a tellement de possibilités qu’un néophyte ou un amateur de musique peu patient sera rapidement perdu. En revanche, les autres découvriront un titre très puissant permettant de réaliser de belles productions, de les réarranger, d’importer des sons, de les exporter et de faire pratiquement tout ce qu’ils désirent niveau musical, et ce très simplement dès lors qu’ils ont pris conscience de la complexité de l’application. Enfin, tout n’est pas parfait et les sons intégrés sont globalement de qualité inégale, mais les possibilités qu’il y a derrière permettent assurément de combler les quelques boucles en deçà des autres. Avec beaucoup de patience et d’investissement, et à grands renforts de vidéos qui servent de tutoriaux, il est possible d’exploiter à 100% ce Beaterator qui ne pêche que par certaines limites (huit pistes simultanées maximum) dont certaines assurément imposées par le support. Enfin, les producteurs et artistes en herbe sauront pardonner les quelques défauts dont il souffre pour profiter pleinement de toutes les fonctions et possibilités de ce véritable studio portable. Un vrai petit bijou même s’il ne faut pas espérer intégrer le milieu professionnel avec celui-ci.
Les bons points
- Beaucoup de tutoriaux bien faits
- Mode Mix pour les néophytes
- Mode Studio pour les amateurs et connaisseurs
- Enormément de fonctions
- Possibilité d’importer/exporter ses sons et morceaux
- Compatible avec le microphone
- Interface très bien pensée
- Vendu à prix réduit (environ 30 euros)
- Partage de ses créations par le Social Club
- Un rendu audio très appréciable
- Un contenu solide
- Pad batterie très pratique
- Editeur de synthétiseur
- Très puissant…
A améliorer
- Mais beaucoup de patience et d’investissement pour l’exploiter à 100%
- Sons intégrés de qualité inégale
- Quelques limites
- Ecrans de visualisations des sons peu jolis