Sorti de nulle part sous le giron de Sega et d'un nouveau développeur, Zoë Mode, Crush fait figure de puzzle-game révolutionnaire avec un concept novateur : le changement de plan 2D/3D. Rapidement ennuyant si mal maîtrisé, ce genre de concepts ne pardonne pas dès les premières minutes de jeu. Le test ci-dessous expliquera tout ce qu'il y a à savoir sur ce titre et dira si Crush risque d'envahir nos nuits au point de ne plus nous laisser dormir !

Crush | Test PSP

T-crunch-vert Danny est un jeune homme tout ce qu'il y a de plus normal. Enfin, à une différence près : il ne trouve plus le sommeil depuis plusieurs nuits. C'est pourquoi un savant fou va l'aider à retrouver les tant désirés bras de Morphée via sa nouvelle machine : C.R.U.S.H. Une machine capable de plonger quelqu’un dans sa psyché pour qu’il découvre son esprit de l'intérieur et voit comment travaillent ses méninges. Malheureusement, pour retrouver le sommeil, sorte de princesse en détresse d'un univers complètement absurde, il va falloir ouvrir chaque porte des souvenirs et ainsi remonter jusqu'au jour ou celui-ci s'est envolé. Un puzzle-game avec un scénario et une ambiance, qui a dit que ça n'allait pas ensemble ?

Sauve un Danny, ça ira mieux…

Après une courte cinématique mettant délicatement le joueur dans un bain glacial et obscur, le professeur commence par vous expliquer quelques bases du gameplay. Ainsi les niveaux en 3D sont entièrement visitables à l'aide du bouton R. Assez vastes et souvent semés d'embûches, ils deviendront rapidement un joli capharnaüm dans lequel Danny évoluera en saillante chemise de nuit. Et ce n’est pas parce qu’il parcourt son fort intérieur qu’il ne fera pas travailler ses jambes. Courir, sauter, tout est une question de plates-formes. Tout ça dans le but de collecter des orbes permettant d'ouvrir un passage vers le prochain niveau.

Mais pour contrôler tout ce beau monde, il faudra avant tout s'amuser à tourner la caméra. Pour ce faire, le jeu requiert le stick analogique pour les déplacements du personnage mais aussi l'utilisation des touches fléchées. Une pression sur une flèche et la caméra se positionne dans le sens indiqué. Pourquoi un déplacement de caméra si calculé ? Tout simplement car celui-ci sert la grande originalité du soft, le concept sur lequel repose tout ce projet signé Zoë Mode et Sega : le changement de plan !

Gonflée la psyché !

Le gonflage. Tout un art qu'il va falloir apprendre à maîtriser bien vite tant il est la base de ce Crush au gameplay pourtant tout ce qu'il y a de plus normal au premier abord. Le gonflage permet, d'une simple pression sur la touche L, de passer d'un plan en 3D à un plan en 2D et vice versa. Pour exemple, si un bloc est aligné avec un autre mais se trouve à plusieurs mètres au loin, un gonflage en 2D permettra à celui-ci de se rapprocher au maximum pour former une seule ligne façon "jeux de plateformes nostalgiques". C'est ici que l'utilisation si spéciale de la caméra prend tout son sens. Mais la plus grande particularité reste tout de même la caméra "vue de haut" qui permet au gonflage d'aplatir entièrement le terrain. Une solution radicale pour les endroits hauts perchés impossible à atteindre.

Bien qu’il soit compliqué de bien expliquer ce système de gonflage, il n’en reste pas moins que quiconque l’essaye, l’adopte ! Nous avons assurément ici la naissance d'un gameplay révolutionnaire qui risque de faire beaucoup d'émules puisqu'il est déjà utilisé sur un autre jeu bien populaire, Super Paper Mario, sur Nintendo Wii. Crush marque cependant son originalité grâce à son aspect Puzzle-Game qui reste à contrario très fidèle à ce qui se fait dans le genre.

A commencer par la progression qui est tout à fait classique. Il y a quatre mondes différents, d'une dizaine de niveaux chacun (en plus des différents tutoriaux). Une fois un niveau terminé, on passe directement au suivant. La sauvegarde est automatique et les chargements des plus rapides, ce qui décontracte vraiment le joueur. Tout est fait pour procurer un maximum de plaisir à celui ou celle qui va se triturer les méninges dans ce Crush qui devient très rapidement diabolique !

Pour nous aider dans notre quête du sommeil, il va falloir pousser des objets, écraser des cafards (pire cauchemar de notre héros de l'esprit), éviter des vers rampants immondes mais aussi découvrir au fur et à mesure de la progression plusieurs autres objets et secrets à utiliser ou débloquer. C’est le cas des pièces de puzzle qui, une fois récupérées, permettent chacune de débloquer une image de la galerie disponible dans le menu des options. L'occasion de découvrir le travail des graphistes et des level designers. Un travail colossal dont on n’aperçoit la grandeur que lorsque l'on se décide à collecter les coupes secrètes, objets nécessitant énormément de jugeote puisqu’il sera nécessaire d’utiliser l'excellent système de changement de plan pour trouver leur cachette. Afin de les faire apparaître dans le niveau, il faudra donc réussir à assembler les deux morceaux d'un sigle "coupe" disposés généralement sur deux blocs différents. Vous l'aurez compris : il faudra trouver la bonne caméra et passer en un plan 2D pour activer ce secret. Mais cela ne s'arrête pas là, encore faut-il récupérer le trésor ! Deux explosions de cerveau en un objectif. Fatal pour les neurones.

D'autres sigles viendront d'ailleurs s'interposer entre le personnage et sa progression dans le jeu. Le "sigle du saut" par exemple, permettra de sauter bien plus haut lorsqu'il apparaîtra à l'écran. Mais tous ne sont pas salvateurs. Le "cadenas", lui, vous empêchera de changer de plan là où il est généralement nécessaire de le faire. A nous de trouver comment le faire disparaître de l'écran… Plusieurs autres sigles sont présents dans le jeu et permettent d’éviter la monotonie tout en rajoutant des défis supplémentaires tant la difficulté s’accroît avec les niveaux.

Futur classique ?

Les développeurs ont fait un travail magnifique et certaines énigmes demandent même énormément de concentration et d'interminables essais parfois bien hasardeux. Heureusement pour nous, des petits orbes de checkpoint ont été intelligemment disposés dans les niveaux pour éviter au joueur de ne pas tout recommencer lors d'une chute. Surtout que des chutes il risque y en avoir ! Notamment losqu’on sait que le personnage a une inertie assez dérangeante. En effet, les sauts nécessitent de l'élan pour être efficaces, les courses se font assez brusques et il n'est pas rare de tomber d'un bloc alors qu'on est persuadé d'avoir réagi bien avant le moment fatidique. Bref, il va falloir apprendre à diriger Danny dans les meilleures conditions et ceci peut être assez handicapant pour ceux qui veulent pouvoir jouer et réfléchir sans se soucier des déplacements du personnage. Mais globalement, ceci n'est pas un énorme défaut, du moins, on s'y fait rapidement.

Le jeu est emprunt d'une atmosphère assez incroyable. Que ce soit dans ses dialogues parfaitement doublés ou dans son univers décalé, Crush nous happe intégralement dans un monde assez noir où l'histoire a un intérêt certain. Etonnant pour ce genre de jeu ! Le joueur voudra absolument savoir d’où vient le manque cruel de sommeil du héros tant le tout est bien ficelé. Mais nous n’en dévoilerons pas plus. Pour connaître la suite de l'histoire, il va falloir jouer et se triturer les méninges ! L’envie ne manquera pas puisque les scènes cinématiques sont de véritables récompenses et permettent d’obtenir de véritables éléments sur Danny et son insomnie. Exquis !

Le gros défaut réside cependant dans la durée de vie de ce magnifique soft. Comme précédemment précisé, le jeu possède quatre mondes de dix niveaux chacun. C'est peu ! Si effectivement certains puzzles demanderont au moins une heure de réflexion, le tout n'atteint pas la quinzaine d'heures et risque de décevoir les adeptes des jeux qui n’en finissent jamais. Aussi, certains niveaux ne sont pas exempts de défauts. Quelques défis lorgnent trop facilement dans la "fausse difficulté" telles une largeur de terrain mal pensée ou une excessive répétitivité de certaines tâches. L'appel d'une suite se fait donc très expressif et nous espérons de tout cœur que Zoë Mode saura renouveler l’exploit. Pour ainsi dire, c'est bien parti !

Bilan : Bien !

Sega prend des risques et nous sort ici un jeu totalement novateur qui changera de la monotonie de certains puzzle-game. Un univers décalé mais accrocheur, un scénario intelligent et des énigmes qui feront chauffer les neurones, voilà tous les atouts de ce Crush dont le seul véritable défaut réside dans sa durée de vie. Même s’il n’est pas exempt de défauts, il reste un très bon jeu pour tous les amateurs du genre. A ne manquer sous aucun prétexte !

Les bons points

  • Un concept des mieux pensés
  • Un look sombre et efficace
  • Des puzzles intelligents et retords
  • Un doublage de qualité !


A améliorer

  • … Mais pas de jeu en ligne
  • etite durée de vie
  • Une inertie légèrement bancale
  • Des niveaux très moyens
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