En février 2000 Sega a eu une idée de génie : placer le joueur dans la peau d’un chauffeur déjanté prêt à tout pour amener le plus rapidement possible son client à bon port. Partie de cette idée originale, la firme a développé un soft qui a contribué aux beaux jours de la Dreamcast. Après un deuxième épisode sorti en 2001 sur la console de Sega, des remakes sur PlayStation 2, GameCube et PC et un troisième opus développé spécialement pour la Xbox, la licence revient faire un tour de compteur sur PSP avec ce Crazy Taxi : Fare Wars. La firme au hérisson bleu a-t-elle eu raison de sortir sa saga du garage pour la proposer aux joueurs nomades ? C’est ce que vous découvrirez en lisant le test complet disponible ci-dessous.

Test Crazy Taxi : Fare Wars - PSP

ct_1 Crazy Taxi : Fare wars n’est rien de plus qu’une compilation des deux premiers opus de la licence Crazy Taxi. Cependant avant même de s’intéresser au jeu, il faut reconnaître que Sega a fait un beau geste en réunissant les deux premiers volets dans un seul et même UMD proposé à seulement trente euros, ce qui fait deux jeux pour presque la moitié du prix d’un titre récent. Une occasion en or pour (re)découvrir cette saga mythique. Une fois le disque inséré, on lance la partie et on tombe sur un superbe écran nous proposant de choisir entre Crazy Taxi et Crazy Taxi 2.

C’est combien ?

Dans le premier cas, il est possible de jouer trois, cinq ou dix minutes en mode arcade ou original, sans compter le quatrième mode permettant de conduire pendant une durée indéterminée. La fin de la session dépendra alors des performances du joueur et de sa capacité à satisfaire le client. On se glisse alors dans la peau d’Axel, B.D.Joe, Gena ou Gus pour quelques minutes de conduite complètement déjantée. Histoire de changer un peu de la routine de simple chauffeur, on peut aussi s’essayer, dans le mode Crazy Box, à quelques mini-jeux divers, variés et parfois même marrants comme le bowling pour ne citer que lui.

Chauffeur, si t’es champion, appuie sur le champignon !

Dans le deuxième cas, même si le nom des modes de jeu et celui des chauffeurs changent, c’est à peu près la même chose. On retrouve donc l’Around Apple et le Small Apple pour servir de chauffeur à de nombreux clients prêts à laisser échapper quelques dollars supplémentaires contre quelques frayeurs, ainsi que le Crazy Pyramid pour tout ce qui est mini-jeux délirants comme faire du saut de haies ou encore même du golf avec un taxi. Ce deuxième épisode propose tout de même quelques ajouts intéressants : la possibilité de voir et sauvegarder le ralenti de ses plus belles courses et celle de sauter telle une grenouille pour atteindre des endroits jusqu’alors inaccessibles ou pour éviter le trafic trop abondant.

Même si pour le moment les descriptions ne font que quasiment reprendre toutes les options proposées dans les titres originaux sortis sur Dreamcast, il est agréable de voir que Sega ne s’est pas contenté d’un simple portage puisqu’on retrouve, avec plaisir, un mode multijoueurs permettant de s’adonner aux joies de la conduite arcade avec un ami. Malheureusement, cette fonctionnalité ne se révèle pas si indispensable que ça puisqu’il n’est possible de jouer qu’à deux en local ou alors en se passant la console. Le seul intérêt étant de pouvoir comparer ses résultats, ce que le mode solo permet déjà si on prend la peine d’attraper une feuille et un crayon. On regrettera que les développeurs n’aient pas pensé à insérer un mode de jeu en ligne. Enfin, c’est toujours mieux que rien.

La radio est en panne

Si le soft se révèle, de part son orientation arcade et ses règles limitant le temps de jeu, plutôt court, il n’en est pas pour autant inintéressant. Outre le concept original, la force de Crazy Taxi réside dans son gameplay. Facile à prendre en main, il offre des sensations immédiates et n’importe qui peut en quelques secondes s’amuser. Un bouton pour accélérer, un pour freiner et deux pour passer les vitesses (marche arrière ou marche avant), voilà ce qui constitue l’essentiel des commandes à connaître. Quelques subtilités viennent tout de même s’ajouter au lot comme la possibilité de faire un démarrage canon ou encore, pour le deuxième volet, la possibilité de sauter. Dans tous les cas c’est vraiment fun et très prenant. Malgré tout, ceux qui ont connu les joies des versions Dreamcast seront assez déçus de voir que le gameplay a légèrement perdu en précision. Rien de bien grave puisqu’une fois remis dans le bain, les réflexes d’antan reviennent et on se sent retrouver une deuxième jeunesse.

La mélancolie nous gagne alors et on en vient presque à regretter les galettes originales, surtout que les développeurs n’ont pas fait beaucoup d’efforts sur la partie graphique du jeu. Ils se sont contentés d’un portage un peu hâtif qui accuse le coup avec un clipping gênant et des bugs d’affichage grossiers. Ainsi, il n’est pas rare de voir qu’avec un peu de vitesse, après un virage serré, on se retrouve à rouler sur un fond bleu. Autre déception et non des moindres, les chansons d’Offspring ont complètement disparu de la circulation. On pourra toujours nuancer ce désappointement en signalant la possibilité d’intégrer toutes les musiques de notre choix pour peu qu’elles soient déjà sur notre Memory Stick. Un mal pour un bien qui permet de façonner la bande son à son image.

Bilan : presque bien

A l’époque, Crazy Taxi était un véritable phénomène qui avait apporté un véritable vent de fraîcheur. Sept ans après, son remake pensé pour les joueurs nomades accuse le coup avec un clipping omniprésent et des bugs d’affichage grossiers. Les véritables fans de la série seront d‘ailleurs mécontents de voir que les chansons d’Offspring ont été supprimées et que la maniabilité a légèrement perdu en précision. Reste tout de même que pour trente euros, les joueurs aimant la conduite arcade (re)découvriront deux titres amusants qui leur feront passer quelques bonnes minutes. Les ajouts sont assez maigres mais ont au moins le mérite d’exister, notamment au niveau du multijoueurs tant attendu par les fans. Il est tout de même regrettable de voir que les développeurs n’ont pas pensé à incorporer un mode de jeu en ligne. Malgré tout, Crazy Taxi : Fare Wars reste un titre plutôt sympathique à conseiller à tous ceux qui désireraient découvrir la série ou qui n’auraient pas (ou plus) de Dreamcast. Les autres, plus nostalgiques, préfèreront sûrement ressortir leur ancienne console.

Les bons points

  • Deux jeux pour 30 euros
  • Toujours aussi fun
  • Facile à prendre en main
  • Les mini-jeux
  • Possibilité de mettre ses propres musiques
  • Le multijoueurs


A améliorer

  • … Mais pas de jeu en ligne
  • Où sont passées les chansons d’Offspring ?
  • Clipping et bugs d’affichage grossiers
  • Gameplay légèrement imprécis
  • Les nostalgiques préfèreront ressortir les versions originales
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