La licence Test Drive est passée entre les mains de plusieurs studios. Après Eden Studios qui a sorti deux épisodes Unlimited sur nos consoles HD, Atari a choisi de confier son nouveau projet associé à la série aux petits gars de Slightly Mad Studios, auxquels on doit notamment les très sympathiques Shift (pour le compte d’EA). Pour le coup, ce nouveau jeu de course cible un public très particulier : les fans de Ferrari, déjà sollicités à plusieurs reprises. Reste alors à voir si les développeurs ont réussi à pondre un Test Drive : Ferrari Racing Legends de qualité faisant honneur à la marque italienne…

Test Drive : le Ferrari Racing pas très Legends

testdriveferrari 125S, Enzo, F430, 250 GTO, 312 F1, etc., ce Test Drive : Ferrari Racing Legends nous offre pas moins de cinquante véhicules de la marque au cheval cabré. Ce premier point est capable à lui seul de séduire les fans de Ferrari. Néanmoins, avant de profiter de toutes ces merveilles, il faut s’attaquer à un mode Carrière consistant pour les débloquer au fur et à mesure de sa progression. Ce dernier part sur une bonne intention : proposer trois parties distinctes liées aux époques. On retrouve donc l’âge d’or (1947-1973), l’âge d’argent (1974-1990) et l’âge moderne (1990 à nos jours). Le bon côté, c’est que l’on peut commencer par l’époque que l’on souhaite ou encore progresser en alternant entre deux ou chacune d’entre elles. Dans tous les cas, pour en voir le bout, il faut participer à plus de 200 épreuves. Le morceau est costaud et cette Carrière aurait pu être une véritable partie de plaisir… Malheureusement, il faut bien admettre que c’est loin d’être le cas, la faute à une répétitivité prononcée et à un manque total d’enrobage (aucune vidéo sur les modèles ou circuits présentés, aucune substance liée à l’histoire de la marque, une voix-off quasiment inutile, etc.). C’est bien simple, une fois que l’on est lancé dans l’une des trois catégories de départ, il n’y a plus qu’à enchaîner les courses une à une jusqu’au bout. Les transitions se font simplement via des écrans austères, dont un briefing des objectifs à remplir dans l’épreuve suivante. On a toujours un but principal et un objectif bonus.

L’aspect pour les fans

Généralement, il faut arriver à se classer premier ou au moins à réussir à monter sur le podium, établir un certain temps, éviter de se laisser distancer ou doubler un certain nombre de concurrents. Vu le nombre d’épreuves, les objectifs sont sans cesse recyclés. Si on relativise, il faut bien avouer que sur un jeu de course sur circuit fermé, à part courir contre des concurrents ou faire du contre-la-montre, il n’y a pas beaucoup de cas de figures différents. Néanmoins, le sentiment de répétitivité est accentué par la structure même de la Carrière puisqu’on a l’impression de faire les mêmes courses une fois sur deux. Cela est notamment dû au fait qu’il n’y a qu’une quinzaine de circuits différents, sans compter les variantes liées notamment à l’évolution des circuits au fil des décennies. On retrouve par exemples les mythiques Monza, Silverstone, Imola, Monaco ou encore l’historique Rouen-les-Essarts. Tout sauf passionnant, ce mode de jeu principal nous laisse avec cette désagréable sensation de redite. A cela, il faut ajouter une difficulté très mal dosée, certaines épreuves étant ponctuellement bien plus relevées que les autres, sans forcément que ce soient des épreuves majeures. C’est là que peut survenir la frustration puisque la progression est linéaire. Il suffit donc de buter sur une épreuve pour rester bloqué dans l’une des époques. Il faut alors recommencer, encore et encore. Cela devient encore plus frustrant lorsqu’il s’agit d’une course avec par exemple une dizaine de tours.

La déception au niveau du produit

Il aurait été judicieux de tester cela pour au moins offrir une avancée à la difficulté progressive. Et ce n’est pas du côté des autres modes de jeu que le soft se rattrape. Outre les classiques contre-la-montre et course rapide, on retrouve un mode en ligne. Manque de budget, de temps ou simple fainéantise des développeurs, les raisons potentielles sont multiples pour expliquer ce mode ultra minimaliste. Il est simplement possible de rejoindre une partie rapide, d’en chercher une ou d’en créer une, en sachant que l’on ne peut faire que des courses uniques. C’est extrêmement léger, et ce malgré la possibilité de fixer certains paramètres (boîte de vitesse manuelle ou automatique, tous véhicules ou identiques à celui de l’hôte, circuit, nombre de tours, nombre de participants, privé ou public, toutes vues ou cockpit imposé…) ou encore l’introduction d’un système pour pénaliser les éventuels tricheurs qui couperaient les chicanes. On ne s’étonne même pas de constater que ce mode en ligne est tout bonnement désert. Quand on sait en plus qu’il n’y a pas de mode en écran partagé, on ne peut qu’être déçu. L’autre point de déception, c’est assurément l’aspect visuel. En effet, cette version PS3, plus particulièrement touchée, a tout bonnement été bâclée. Si les modélisations des véhicules s’en sortent avec les honneurs, tout le reste a de quoi faire peur. Décors vides, textures dépassées et/ou baveuses, effets cheap, aliasing à foison, le constat est très loin d’être réjouissant.

Les effets de lumière auraient pu être réussis, mais les ombrages sont ratés. Pire, la gestion des collisions est totalement ratée. Les accidents provoqués sont aberrants et on arrive parfois à faire des tonneaux en passant simplement sur un vibreur. Nos quelques passages par les stands se sont aussi soldés par un déluge de bugs. Fort heureusement, le frame-rate est rarement pris en défaut et les sensations de vitesse sont plutôt bonnes, notamment dès lors que l’on dépasse les 280 km/h. Côté sonore, les bruitages sont vraiment appréciables, avec des moteurs qui ronronnent pour le plus grand plaisir de nos oreilles. En revanche, niveau musical, outre le thème principal qui finit par lasser, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Certes, en course on préfère entendre le bruit du moteur et le crissement des pneus, mais les quelques transitions auraient pu être musicalement plus soignées. En ce qui concerne le gameplay, les joueurs qui ont goûté à Shift 1 ou 2 ne seront pas dépaysés. Avec une orientation à mi-chemin entre l’arcade et la simulation (comportements réalistes avec une certaine permissivité), le titre offre d’agréables sensations. Dommage qu’il ne soit pas toujours bien adapté au jeu, notamment sur des circuits étroits comme celui de Monaco. Facilement accessible, il conviendra aux néophytes avec les réglages en Novice (toutes les aides activées), tandis que les joueurs plus expérimentés opteront pour les réglages en Normal ou en Pro. D’autres paramètres sont à fixer, même s’il est bien difficile de compenser cette légère imprécision que l’on ressent régulièrement.

En revanche, on regrette qu’il n’y ait pas la possibilité de paramétrer soi-même les réglages à activer ou non. On ne peut qu’opter pour l’une des trois configurations préenregistrées, et ce uniquement à partir du menu principal… Pour le reste, on ressent bien les différences entre les véhicules, la jauge d’essence apporte un petit plus même si l’impression de ne jamais pouvoir faire des courses vraiment sérieuses se fait ressentir. On a aussi du mal à comprendre pourquoi l’adhérence des monoplaces ne semble pas être affectée par le changement de surface, ces dernières étant étonnamment très stables. Cela dit, tous les véhicules ont l’arrière qui a tendance à chasser facilement et certains défis induisent une conduite très agressive pour être relevés avec brio. L’I.A. est elle-même assez agressive dans certaines situations alors qu’on la sent plus mollassonne dans d’autres. Si on apprécie le fait qu’elle soit imparfaite, allant parfois à la faute, on regrette que les situations dans lesquelles cela arrive soient si improbables. Les passages où elle nous envoie dans le décor en allant à la collision, en nous ignorant totalement, sont aussi une source de frustration. Histoire de finir sur une note plus positive, signalons l’intégration d’une vue cockpit plutôt réussie. Bien qu’elle n’égale pas celle des Shift, du même studio, elle reste assez dynamique et parfaitement jouable pour être convaincante. On est un peu moins satisfait de la modélisation de cette dernière, souvent simpliste et souffrant là encore d’aliasing, mais on arrive vite à oublier ces deux petits points.

Bilan

Inutile d’y aller par quatre chemins, ce Test Drive : Ferrari Racing Legends est une véritable déception. Faute d’ambition ou de moyens, le travail a été tout simplement bâclé. Techniquement, cette version PS3 est largement en dessous de son homologue 360, avec de l’aliasing à foison, des textures à revoir totalement et des décors des plus vides. Seule la modélisation des véhicules s’en sort avec les honneurs. En plus, il n’y a pas de mode en écran partagé, le mode en ligne est plus que minimaliste, pour ne pas dire insignifiant, et, bien que ce ne soit pas imputable au jeu, il est désert. A cela, il faut ajouter des collisions tout bonnement aberrantes, une difficulté mal dosée, des paramétrages qui manquent de souplesse et un mode Carrière ennuyant et répétitif à outrance, et ce malgré une bonne idée de départ. Pour un jeu dédié à la marque Ferrari, ça manque clairement d’enrobage, voire d’éléments en rapport avec l’histoire de la marque. Heureusement que les bruitages, le parc automobile disponible et le gameplay (façon Shift) arrivent à sauver le jeu du naufrage. Seuls les fans inconditionnels de la marque arriveront à y trouver leur compte, grâce à cette orientation entre arcade et simulation, les sensations de vitesse ou encore cette vue cockpit agréable. Reste que pour les autres, les défauts sont bien trop importants pour vraiment s’y intéresser.

Les bons points

  • 50 Ferrari (1947 à nos jours)
  • Les tracés traversant les âges
  • La modélisation des voitures
  • Les bruitages
  • Vue cockpit agréable
  • Une carrière consistante
  • Frame-rate rarement mis à mal
  • Le gameplay façon Shift
  • Trois paramétrages d’aides…


A améliorer

  • Mais impossible à personnaliser
  • Gameplay pas toujours adapté
  • Difficulté mal dosée
  • Mode Carrière peu passionnant…
  • Très répétitif, sans enrobage
  • Mode en ligne ultra minimaliste
  • Pas de multi en écran partagé
  • Les collisions aberrantes
  • Aliasing à foison
  • Version PS3 techniquement bâclée
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