Test Disgaea 3 : Absence of Justice - PS3
Avant de parler des nombreuses qualités de ce Disgaea 3 : Absence of Justice, il est bon de prendre connaissance des points qui fâchent. Ceux-ci ne sont pas vraiment nombreux mais ont de quoi agacer bon nombre de joueurs. En effet, il suffit d’un seul coup d’œil pour se rendre compte que la réalisation technique est tout simplement désuète. La PlayStation 3 a un fort potentiel pour offrir des graphismes soignés et agréables à l’œil mais Nippon Ichi Software n’en a pas tenu compte. Ainsi, nous nous retrouvons avec des sprites baveux, des contours imprécis, des pixels bien gros et globalement une réalisation digne d’une console d’une très ancienne génération. Ce qui est à la limite de l’acceptable sur PSP devient totalement intolérable sur PS3, surtout lorsque la caméra, très peu pratique, fait des siennes et donne un léger goût amer à l’expérience. Autres points noirs : les nouveautés de cet opus, par rapport aux autres de la licence, sont minimes (introduction de la gestion des sorts avec un système de Mana, possibilité de fusionner un animal et un personnage par morphing pour avoir un personnage plus fort pendant quelques tours et gestion des affinités pour les combos via un placement des différents protagonistes dans la salle des classes) et les voix anglophones sont une véritable torture pour les oreilles.
Petite évolution désuète ?
Ceci dit, il ne reste plus que des qualités à pointer du doigt… Même si graphiquement ce Disgaea 3 semble tout droit venu d’un autre âge, il faut bien avouer que les voix japonaises sont excellentes, que le design est inspiré et que les phases de dialogues en 2D quasi figées mais en français (!) offrent de bien jolies mises en scène. A cela il faut ajouter un humour très prononcé qui nous décroche souvent des sourires et met parfois nos zygomatiques à dure épreuve et une histoire toujours aussi complexe recelant de messages et de critiques au sujet du monde réel. En effet, ce nouvel opus nous demande d’incarner Mao, un jeune « étudiant » de l’académie du Mal qui n’est autre que le fils du seigneur du mal. Ce dernier ayant détruit la console de jeux de son fils tout en anéantissant des sauvegardes de milliers d’heures de jeu, Mao a décidé de se venger. Mais pour cela ce garçon d’honneur qui applique à la lettre tous les principes de l’étudiant modèle (sécher les cours, toujours arriver en retard, faire preuve d’un profond égoïsme, être sans pitié, etc.) doit devenir un héros, soit l’antithèse exacte de ce qu’il est. Nous n’en dirons pas plus pour préserver l’intégrité de l’histoire mais sachez que les 150 à 300 heures, et bien plus (selon la façon de jouer – plutôt faire du level up, tenter des combats avec des niveaux assez faibles, passer du temps à parfaire son équipement, atteindre le niveau 9999, etc. -) réservent de beaux retournements de situations avec des délinquantes charmantes (qui font donc tout bien : suivre les cours, être polies, etc.), un faux héros à la mesure de son statut et un Mao fort attachant. Un véritable délice, très long, à consommer sans modération.
Rendons-lui justice !
Comme précisé plus haut, les nouveautés sont vraiment très maigres et, même si elles apportent une petite évolution à la franchise, elles restent relativement insignifiantes. Malgré tout, le gameplay, basé sur les précédents volets, est très solide. Sur le terrain de jeu, le joueur doit déplacer ses personnages selon un certain nombre de cases afin de provoquer ou non des rencontres conflictuelles demandant d’avoir recours à des attaques avec une arme, à de la magie, à de la protection, à de l’utilisation d’items, etc. Un système de jeu très classique pour un T-RPG, qui demande tout de même une bonne dose de stratégie, agrémenté par un système de combinaisons selon le placement de ses alliés et un système de cases à effets à base de géoblocs (des blocs de couleur que l’on peut détruire pour créer des réactions en chaînes enlevant des points de vie à ceux qui se trouvent sur une case correspondant à la couleur des blocs qui disparaissent). Difficile à expliquer sur le papier mais bien plus facile à comprendre une fois la manette dans les mains.
Le fonctionnement paraîtra d’ailleurs un peu complexe pour les néophytes, qui n’hésiteront pas alors à avoir recours aux simples mais efficaces didacticiels du jeu, alors qu’il paraîtra plus qu’évident pour les habitués de la licence qui retrouveront leurs marques dès les premiers instants. En dehors des combats, qui demandent au passage de faire de bonnes séances de level up pour avoir une chance contre les « boss », on retrouve une partie ouverte de l’académie qui permet au joueur d’acheter de l’équipement, de trouver quelques trésors, de sauvegarder quand bon lui semble, d’accéder au cœur de Mao, de soigner et organiser son équipe, de créer de nouveaux monstres, de participer à des défis, etc. Les possibilités sont toujours aussi nombreuses et il est impossible de reprocher quoique ce soit à ce gameplay appuyé par un vaste contenu. Le concept n’a pratiquement pas évolué mais il reste toujours aussi efficace et le charme des musiques, des voix japonaises, du scénario et du character design ne peuvent que faire fondre les amateurs de RPG tactiques.
Bilan : Pô mal
Disgaea 3 : Absence of Justice est un très bon T-RPG qui reprend toutes les solides bases instaurées par les précédents volets. Néanmoins, Nippon Ichi Software a vraiment fait preuve de fainéantise en nous servant une réalisation graphique plus que dépassée qui est inacceptable sur PlayStation 3. Quand on rajoute à cela des problèmes de caméra, des voix anglophones qui cassent les oreilles et des nouveautés qui se comptent sur les doigts d’une main, il y a de quoi se demander si les développeurs ont réalisé qu’ils travaillaient sur un nouveau support. Enfin, ces points noirs, bien que gênants, n’enlèvent rien au charme de ce nouveau volet aux textes traduits en français. Le character design est toujours aussi bon, l’humour est omniprésent, le scénario se complexifie tout en donnant quelques fines critiques sur notre monde réel, le gameplay est extrêmement solide, les voix japonaises sont délicieuses et le contenu est riche. Les habitués de la série trouveront tout de suite leurs marques, les néophytes profiteront, quant à eux, des didacticiels avant de maîtriser les subtilités du gameplay, mais dans tous les cas, il suffit d’y goûter plus d’une heure pour rester scotché à son pad pendant au moins une centaine !
Les bons points
- Scénario intéressant
- Gameplay extrêmement solide
- Très long et complet
- Character design inspiré
- Humour omniprésent
- Textes en français !
- Voix japonaises
A améliorer
- Voix anglophones
- Graphismes plus que désuets
- Peu de nouveautés
- Caméra pénible