Pour accompagner le lancement de la PS Vita, Square Enix a décidé de sortir un projet d’Entersphere répondant au doux nom d’Army Corps of Hell. Les premiers médias montraient une sorte de Pikmin-like, agrémenté d’une touche d’Overlord, nous plongeant au cœur de l’Enfer. Action et stratégie semblaient être les deux éléments fondateurs du gameplay. Maintenant que le soft est sorti, il est temps de voir si la qualité est au rendez-vous.

Test Multi-Army Corps Of Hell

armyofhell Dans Army Corps of Hell, le joueur est invité à incarner le Roi des Enfers en personne, qui a pour but d’anéantir les autres démons afin de retrouver son cher trône, tout en éliminant la concurrence. Les bases du scénario sont plutôt sympathiques, surtout que ce n’est pas tous les jours que l’on a l’occasion de prendre possession d’une telle personnalité. Malheureusement, les développeurs ne sont pas allés chercher plus loin. Le scénario ne dépasse pas le stade du pitch de départ. Il y a bien quelques cut scenes pour apporter un semblant de profondeur, mais celles-ci brillent par leur inutilité, sans compter qu’elles sont uniquement composées de dessins. De manière plus générale, c’est la réalisation qui pêche. Modélisations 3D et textures grossières, environnements restreints, vides et copiés/collés à outrance, effets visuels au rabais, etc., rien n’exploite la puissance de la petite portable. On a clairement plus l’impression d’avoir un jeu PSP aux graphismes moyens. Cela se ressent aussi dans la sous-exploitation des capacités de la machine. Seul le tactile est utilisé, et encore ce n’est que pour activer un item spécial demandant de tapoter rapidement sur le pavé arrière pour recouvrer la santé ou motiver ses troupes. Cela sent clairement la fonctionnalité intégrée à la va-vite histoire de dire que ça existe. C’est d’autant plus frappant que le menu du jeu offre une navigation utilisant les boutons, renforçant encore l’idée du projet PSP rapidement porté sur PS Vita.

Un jeu PSP ?

On note tout de même qu’il y a quelques incohérences dans les tarifs appliqués aux bolides, comme la Lamborghini Sesto Elemento dont le prix est clairement abusé comparé à celui des bolides équivalents et supérieurs. Pour compléter l’offre, il est possible de s’équiper d’un sponsor octroyant quelques bonus (meilleure vitesse, plus d’argent selon les conditions, etc.). Même si on regrette que les circuits, pourtant assez variés, finissent par revenir sans cesse, offrant un sentiment désagréable de redondance, il faut bien reconnaître que ce mode Carrière reste bien pensé pour une évolution en plusieurs courtes sessions de jeu. Vu qu’il fat quelques bonnes heures avant d’obtenir les 500 étoiles, il y a de quoi faire. En sus, il est possible de prolonger l’expérience en multijoueur, soit en local avec des amis, soit en ligne. Les développeurs ne sont pas foulés sur le jeu à plusieurs et se sont contentés d’offrir à peu près le minimum syndical. C’est suffisant pour faire quelques parties de plus mais, outre la fierté de terminer premier, on passe bien vite à autre chose, d’autant plus que les parties ne sont pas dénuées de lags. Vous l’aurez compris, le contenu est plutôt satisfaisant. Néanmoins, lorsqu’on y regarde de plus près, on constate que cette version PS Vita n’est rien de plus qu’un copié/collé amélioré du Asphalt Adrenaline 6 sorti sur iOS et Android. Là où le bât blesse, c’est lorsqu’on voit que le titre est proposé à moins d’un euros sur ces derniers supports, alors qu’il est affiché à une trentaine d’euros sur PS Vita. Même si la firme a fait un geste en proposant le jeu à tarif réduit (comparé aux autres titres du lancement), on a bien du mal à expliquer la flambée du prix… Pire, on constate que le gameplay n’a pas bougé d’un pouce.

Le méchant plantage…

En revanche, tout n’est pas à jeter puisque la direction artistique est plutôt réussie, les affrontements sont sanglants et une certaine ambiance se dégage du tout. La bande sonore bombardant nos tympans de heavy metal n’est pas étrangère à ce fait. Celle-ci est plutôt réussie et va parfaitement avec le style du jeu. Néanmoins, sur le long terme, beaucoup de joueurs risquent de la trouver tout bonnement soûlante. Fort heureusement, le bébé d’Entersphere arrive à limiter la casse grâce à son système de jeu. On incarne bien le Roi des Enfers, mais on doit se servir d’une armée de gobelins pour attaquer les ennemis. On peut ainsi compter dans ses rangs des soldats (on les lance sur les ennemis à courte portée), des lanciers (on les lance sur les ennemis à longue portée) et des mages (ils utilisent des sorts de projection). Bien entendu, le nombre de minions à notre disposition est limité, augmentant au fil de la progression, ce qui implique de choisir le nombre exact de gobelins de chaque type en début de niveau. Vu leurs attributions, cela a une importance stratégique certaine, surtout que le bestiaire est assez fourni (malgré les variantes) et que les ennemis ont chacun leurs points faibles et leurs attaques capables de décimer toute votre troupe en quelques secondes. Ajoutez à cela quelques pièges ci et là et vous comprendrez vite que les bourrins ne feront pas long feu une fois les dix premiers niveaux passés (il y en a une quarantaine).

Des bonnes idées gâchées

Il faut donc un minimum de réflexion pour déterminer l’ordre dans lequel abattre les ennemis, tout en réfléchissant à comment éviter les attaques des autres, les pièges, etc., certains demandant même d’être pris à revers. En fin d’aventure, le challenge est même plutôt relevé, demandant parfois de s’y reprendre à plusieurs fois, plus encore si on cherche à décrocher les médailles d’or. Plusieurs boss permettent de pimenter le parcours. Les combats contre ces derniers sont intéressants et demandent là encore d’avoir une certaine méthode. Malgré tout, cela n’empêche pas de trouver les affrontements archi répétitifs puisque, au final, outre le plan d’attaque, on ne fait qu’appuyer sur la gâchette pour envoyer nos minions au combat, jongler avec les types de gobelins en utilisant les boutons, les regrouper autour de soi en position de défense et faire quelques accélérations pour éviter une attaque par exemple. C’est plutôt basique dans le fond, et ce malgré les bonnes intentions des développeurs. De surcroît, la progression est tout ce qu’il y a de plus linéaire, avec des niveaux composés de mini îlots que l’on doit nettoyer un à un. Autant dire que le level design est tout ce qu’il y a de plus pauvre.

L’ennuie se joint rapidement à la partie, et ce malgré certaines bonnes idées comme la possibilité de dévorer les restes de ses ennemis pour récupérer des composants à utiliser dans un atelier d’Alchimie. Dans ce dernier, il est possible de créer de nouveaux équipements pour nos gobelins, histoire de les rendre toujours plus efficaces. Quelques éléments sont même à récupérer pour notre cher Roi des Enfers. D’autres idées sont intéressantes, comme la possibilité de porter une attaque dévastatrice une fois un certain nombre de soldats envoyés sur l’ennemi, ou encore le pouvoir de ressusciter les minions tombés au combat (dans certaines circonstances du moins) durant un certain laps de temps. Mais cela n’enlève rien à la répétitivité des parties. Enfin, ceux qui ont des amis avec une PS Vita peuvent toujours s’arranger pour profiter du mode coopération en local. Même s’il garde les mêmes défauts que le solo, il permet d’apporter un peu plus de fun et de stratégie aux parties, notamment lorsqu’on s’entend bien avec ses coéquipiers (de un à trois). Globalement, ce mode multijoueur tient la route, même si quelques saccades sont à noter dès lors que l’écran est chargé. Cela n’a rien de gênant en cours de jeu, mais il était bon de le noter. Quant au jeu en ligne, il est tout bonnement aux abonnés absents.

Point complet

Le contexte d’Army Corps of Hell est intéressant mais les développeurs n’ont pas su l’exploiter. L’histoire ne décolle jamais, les cut scenes sont inutiles, la progression est archi linéaire et, comme si cela ne suffisait pas, le level design est désastreux. Ajoutez à cela un titre qui n’exploite quasiment pas les capacités de la console, sans compter les graphismes à peine dignes d’une PSP, et vous obtenez un jeu qui aura bien du mal à séduire les joueurs. Pourtant, tout n’est pas à jeter. En effet, le gameplay pose de bonnes bases et certaines idées sont intéressantes et plutôt bien intégrée. L’ambiance est au rendez-vous et les musiques collent parfaitement au tout, même si on préfère les écouter à petite dose pour éviter la saturation. Si vous voulez vraiment en profiter, nous ne pouvons que vous conseiller d’y jouer en solo en faisant de courtes sessions de jeu ou, dans l’idéal, trouver un, deux ou trois amis… La coopération en ad-hoc, c’est clairement la solution pour apprécier le divertissement sans trop buter sur les nombreux défauts du soft.

Les bons points

  • Bonne ambiance
  • Le bestiaire
  • L’Alchimie
  • Action et stratégie
  • Facile à prendre en main
  • Un certain challenge
  • Le multi coopératif en local
  • Les combats contre les boss
  • Quelques bonnes idées
  • Bande-son appréciable…

A améliorer

  • Et insupportable à long terme
  • Progression archi linéaire
  • Archi répétitif
  • Pas mal de copiés/collés
  • Level design désastreux
  • PS Vita quasi inexploitée
  • Pas de multijoueur en ligne
  • Cut scenes inutiles
  • Scénario plus que minimaliste
  • Graphismes à peine dignes d’une PSP
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