Que diriez-vous de découvrir une ancienne civilisation asiatique au travers d’un simple jeu ? Ca ne ferait de mal à personne un peu de culture dans ce monde de brutes où la plupart des jeux nous pousse au massacre de polygones. Conscient des limites ludiques de ces gameplays bestiaux auxquels on nous a trop souvent habitué, Koei semble avoir décidé d’innover et de promouvoir le tourisme en Asie avec un jeu particulièrement original : ici l’unique but sera de nous faire découvrir le patrimoine historique et culturel chinois… Heu, une seconde, on me souffle quelque chose dans l’oreillette. Ah ok, fausse alerte : Dynasty Warriors serait en fin de compte un nouveau jeu de baston. Tant pis, je vais ranger mes rêves au musée et ressortir les combos du placard.

Test Dynasty Warriors - PSP

dynasty_warriors_characters Dynasty warriors est une série qui traite de hauts faits d’armes de la Chine médiévale, et qui mêle habilement une grosse dose d’action et un soupçon de stratégie. Ce jeu est particulièrement populaire Japon et a été adapté sur une multitude de supports. C’est donc sans réelle surprise qu’on le voit aujourd’hui débarquer sur PSP, qui fait décidément souvent office d’usine à recycler les vieux hits.

Encore une adaptation…

Une superbe scène cinématique accueille le joueur au lancement de l’UMD. Même si on commence à y être habitué, ces séquences sont toujours aussi agréables et nous rappellent que l’écran de la PSP est décidément capable du meilleur. Le joueur navigue ensuite dans un élégant menu, proposant notamment de se plonger dans un mode « histoire ». Un mode « jeu libre » est aussi disponible pour les parkinsoniens du Katana, mais on ne trouvera en revanche pas de trace d’une option multijoueurs, ni même de possibilités de téléchargements. Après avoir choisi son chef de guerre parmi les différentes maisons disponibles en début de jeu (le choix proposé est d’ailleurs assez impressionnant), on se retrouve devant une petite carte, austère plateau de jeu où l’on mettra au point son plan de bataille. Après étude des forces en présence, il sera possible de définir le parcours à venir (villages et citées à traverser) et surtout les lieutenants que l’on compte s’adjoindre et qui permettront dans un premier temps d’améliorer les caractéristiques (force, résistance, rapidité, etc…) de son personnage. Ce semblant de tactique ne doit néanmoins pas vous abuser : à l’image de la modeste réalisation de cette phase de jeu, les concepteurs ne se sont manifestement pas attardé sur la profondeur des stratégies à mettre en place et les Napoléons en herbe ne pourront que rester sur leur faim. D’autant que l’issue de la bataille ne dépend en réalité que très peu de cette séquence pseudo tactique, qui participe en définitive plus à l’ambiance du jeu qu’à la victoire finale. Entrons donc dans le véritable jeu, celui où il va falloir cogner très fort.

Une jouabilité aussi moyenâgeuse que son univers

On se retrouve donc plongé au cœur d’un champ de bataille où il va falloir tailler en pièces l’armée adverse en enchaînant les coups spéciaux. A première vue, ça ressemble furieusement à un beat'em-all. Et à y regarder de plus près, c'en est bien un. Certes vos propres troupes sont physiquement présentes et participent effectivement à l’action. Mais à l’exception des premières batailles, elles n’auront pas de rôle décisif dans la victoire, qui repose en premier lieu sur la capacité du joueur à appuyer frénétiquement sur les différents boutons de la console.

Une fois assumé le fait que Dynasty Warriors n’est rien d’autre qu’un jeu d’action, force est d’ailleurs de reconnaître qu’il est assez plaisant et qu’il constitue en tous cas un très bon défouloir. Les ennemis approchent par vagues successives, et se font joyeusement massacrer par le joueur qui est félicité par le programme à chaque cinquantaine d’adversaires éliminés. Vos compagnons, à défaut de réellement vous sauver la mise lors des situations les plus délicates, participent pleinement à l’ambiance dépaysante du jeu. Le personnage peut librement se déplacer sur l’aire de jeu, pour se replier auprès des siens, ou au contraire foncer dans le tas façon Obélix. Le plaisir de jeu est donc bien présent, mais une série de défauts ternissent sérieusement le tableau.

Quand la PSP souffre…

Le premier d’entre eux concerne encore aujourd'hui de trop nombreux jeux 3D. La caméra a les pires difficultés à suivre l’action. Il n’est ainsi pas rare que celle-ci s’obstine à vous montrer le mur que vous longez alors même qu’une horde de soldats ennemis s’applique -hors champ- à vous labourer les côtes à coup de lances. Il est certes toujours possible de la repositionner manuellement, mais on ne peut tout de même pas nous demander à la fois d’incarner un capitaine d’armée et de passer notre temps à jouer les cameramen ! Ce problème de jouabilité est aggravé par les limitations techniques de la console. A vouloir afficher trop de protagonistes à l’écran, Koei a manifestement demandé plus à la PSP qu’elle n’était capable. Il s’ensuit des passages où le trop grand nombre d’ennemis, en plus de rendre l’action brouillonne, fait terriblement ramer le jeu, qui sombre dans la plus totale confusion.

Mais le grand problème de Dynasty Warriors réside dans son manque de variété. Décors et adversaires se renouvellent peu. Les champs de bataille, dont la surface n’est en outre pas très étendue, sont graphiquement similaires et laissent peu de place à la surprise. Et pire que tout, le principe de jeu ne varie pas d’un pouce du début à la fin. Quelles que soient les raisons qui ont pu vous conduire dans un niveau et l’objectif supposé qui vous est assigné, le jeu consistera toujours à taper sur tout le monde jusqu’à ce que l’adversaire soit en infériorité numérique ou que son général soit tombé. Une certaine routine finit donc par s’installer et prendre l’ascendant sur le plaisir. Ce qui est tout de même gênant pour un soft…

Bilan : beurk

L’adaptation d’un titre comme Dynasty Warriors sur PSP était un défi ambitieux, et Koei semble à première vue s’en être bien tiré. Mais si les premières heures de jeu dépaysent et défoulent, l’enthousiasme est toutefois limité par des lacunes de jouabilité dues notamment aux contraintes techniques de la PSP. Le manque de variété et de profondeur du jeu nuit par ailleurs fortement à sa durée de vie. Dynasty Warriors n’est donc au final, et contrairement aux apparences, qu’un petit jeu d’action à ne réserver qu’aux inconditionnels du genre.

Les bons points

  • La (modeste) dimension tactique
  • On apprécie la présence compagnons virtuels…


A améliorer

  • …mais on aurait aussi aimé un mode multijoueurs
  • Les lacunes techniques, qui nuisent à la jouabilité
  • Beaucoup trop répétitif
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