La série des Final Fantasy de Squaresoft (devenu Square Enix après sa fusion avec Enix) a fait vibrer le cœur des amateurs de RPG à plusieurs reprises. Néanmoins, si chacun a son petit chouchou, tout le monde sera d’accord pour dire que Final Fantasy VII est l’un des plus marquants. Le studio de développement s’en est vite rendu compte et a voulu exploiter un peu plus cette franchise en sortant un jeu PS2 nommé FFVII Dirge of Cerberus plus que moyen et un film d’animation (Advent Children) que seuls les fans pouvaient véritablement apprécier. Près de dix ans après le succès de l’un des plus grands jeux de la PlayStation première du nom, les développeurs désirent expliquer bien des points sombres du scénario de l’opus originel en proposant un épisode exclusif à la PSP. Véritable cadeau pour les fans ou produit marketing ?

Test Crisis Core : Final Fantasy VII - PSP

crisis_sword Autant l’annoncer tout de suite, Crisis Core a beau narrer les événements qui se sont passés sept ans avant l’aventure que tous les amateurs de la saga connaissent sur le bout des doigts, il n’en reste pas moins différent de FFVII. Pour le coup nous n’avons pas le droit à un RPG au tour par tour, mais bel et bien à un action/RPG, ce qui peut en dérouter certains. Néanmoins, le choix des développeurs est loin d’être mauvais… Dans tous les cas, dès lors que la cinématique d’introduction se lance, le joueur reste bouche bée. Alors qu’il ne s’en rend même pas encore compte, il vient de commencer un voyage magique qui va le transporter au pays de la mélancolie. Il se laisse bercer, admire la qualité des images de synthèse, découvre petit à petit des têtes qui lui sont familières et sourit en comprenant dès lors que le soft est rempli de clins d’œil que seuls les fans peuvent apercevoir. Un jeu élitiste qui reste tout de même accessible à tous les néophytes, même s’ils ne saisiront pas toutes les subtilités du scénario.

Le cadeau des Dieux…

Une histoire qui est d’ailleurs le principal argument de vente de cet opus. Et il faut bien reconnaître que nous sommes loin d’être déçus. Découvrir comment le très charismatique Séphiroth est passé du statut de héros à celui de « démon » et comment Cloud est devenu celui que tout le monde connaît, c’est un véritable régal que nul ne peut nier. Non seulement le scénario est prenant et riche en informations mais en plus il est tellement bien écrit que l’on déguste chaque mot comme si c‘était le dernier. D’ailleurs les moins anglophones d’entre nous seront ravis de savoir que les sous-titres du jeu ont été traduits en français. Un luxe que peu d’éditeurs se permettent au grand dam de tous les amateurs du genre. Néanmoins tout n’est pas si idyllique puisque la progression est extrêmement linéaire.

La faute à une séparation franche entre l’histoire principale et les quêtes annexes. Dommage en effet que toutes les missions annexes constituent au final un jeu dans le jeu alors qu’elles auraient pu être éparpillées un peu partout sur le chemin du héros, l’obligeant ainsi à se détourner légèrement de sa trajectoire initiale. Au lieu de cela, il suffit de trouver un point de sauvegarde et d’accéder au menu pour lancer l’une des 300 missions. Ces dernières se débloquent au fur et à mesure de la progression et permettent d’accéder à de nombreux bonus non négligeables (rencontres avec des personnages bien connus, items, matérias spéciales, etc.) mais elles manquent de diversité. Enchaîner des combats avec plus ou moins d’ennemis dans des arènes fermées peut finir par lasser. Un mal nécessaire pour pouvoir évoluer dans l’aventure principale sans accroc (du moins en difficile, le mode normal étant vraiment trop facile).

Un nouveau facteur : la chance

Les plus attentifs auront remarqué que les matérias font leur grand retour pour la plus grande joie de tous les fans. Précisons pour tous les néophytes qu’il s’agit là d’éléments magiques dont on peut s’équiper pour obtenir quelques compétences réutilisables en plein combat pour attaquer, se guérir ou augmenter ses caractéristiques. Le plus intéressant est à venir puisque les développeurs nous ont concocté une petite surprise : la fusion de matérias. Ce mode accessible via le menu (servant aussi à lire des mails, acheter des items, s’équiper, etc.) permet, comme son nom l’indique, de fusionner des matérias pour en créer une nouvelle. En faisant les bonnes associassions (parfois au hasard), on peut avoir quelques bonnes surprises. Le but étant d’essayer un peu toutes les combinaisons possibles pour augmenter le niveau des « progénitures » ou celui des compétences qu’elles permettent d’acquérir. L’utilisation des ces éléments n’est pas anodin puisque certains combats, plus délicats, demandent d’aborder la situation avec un peu de finesse en s’équipant comme il se doit. Ceci permet aussi de casser la monotonie de certains combats qui poussent le joueur à appuyer frénétiquement sur X pour attaquer l’ennemi et, parfois, à presser Carré pour esquiver une attaque ou Triangle pour parer. Malgré un petit temps d’adaptation pour certains, tout le monde s’accordera à dire que le gameplay est plus riche qu’il en a l’air aux premiers abords.

Celui-ci se complexifie encore un peu lorsqu’on ajoute deux éléments à l’équation : des attaques en temps réel et un nouveau système de « Limites ». Si la première donnée demande de faire preuve d’agilité (esquiver, parer et attaquer au bon moment), la deuxième ne requière que de la chance. En effet, pendant les combats, le joueur peut apercevoir dans le coin gauche de sa console une sorte de « Bandit Manchot » appelé OCN (Onde Cérébrale Numérique). Il s’agit ni plus ni moins que d’un système de trois roues faisant défiler sur chacune les visages des principaux protagonistes du jeu. A un moment donné, le système s’arrête de tourner. Si celui-ci affiche sur la même ligne deux portraits identiques, il passe en plein écran pour faire tourner la dernière roue. En alignant trois visages identiques, le joueur déclenche une attaque spéciale associée au personnage dont le portrait est apparu. Un système similaire tourne en simultané et gère des chiffres de 1 à 7. Ces derniers permettent de déterminer le niveau de l’attaque, d’augmenter au hasard le niveau des matérias et d’augmenter celui de Zack (le héros du jeu) dans le cas où trois 7 sont alignés. Même si tout ce système repose sur la chance, les relations avec les personnages peuvent influer sur l’état émotionnel de notre soldat, ce qui permet parfois de forcer la chance. Si la théorie peut laisser perplexe, la pratique est fort convaincante.

Si le gameplay peut porter à contestations, tout le monde sera unanime sur l’aspect visuel du soft. Que ce soit au niveau des effets graphiques, des cinématiques ou encore des modélisations, tout est superbe, travaillé et détaillé. Certes la PSP a ses limites et elle se traduisent ici par un aliasing omniprésent, mais il est difficile de lui en tenir rigueur tant le travail est exceptionnel. Crisis Core est assurément l’un des plus beaux jeux de la portable. Les personnages sont charismatiques, les cinématiques enchanteresses et les décors divers et variés (ville, montagne, campagne, tout y passe). En ce qui concerne la bande-son, les voix américaines sont de bonne facture et les musiques sont tout simplement épiques. Un véritable régal pour les yeux et les oreilles. Dommage que l’aventure principale puisse être terminée en moins d’une dizaine d’heures, on en aurait bien aimé en avoir un peu plus sans devoir tomber dans la répétitivité des missions annexes. Enfin, peut-être sommes-nous trop exigeants ?

Bilan : pas mal

Crisis Core : Final Fantasy VII est un très bon jeu qui offre un scénario d’exception, des cinématiques époustouflantes et des graphismes d’une grande qualité. Néanmoins, il faut bien avouer que cet Action/RPG souffre de gros défauts que bien des fans surmonteront, mais tous ne seront pas forcément dans le même cas. Si l’histoire est prenante et intéressante, il faut bien avouer qu’elle reste un poil trop courte. Moins d’une dizaine d’heures pour un jeu solo, c’est peu. Pour pallier cette durée de vie faiblarde, les développeurs ont inséré 300 missions annexes. Mais celles-ci ne permettent que d’enchaîner les combats et se révèlent au final bien répétitives, et ce malgré quelques bonnes surprises et autres bonus. S’ils n’avaient pas autant dissocié l’aventure principale de la secondaire, peut-être que ces défauts auraient été moins flagrants. Enfin, dans tous les cas, les amateurs pardonneront ces quelques impairs et se délecteront de tout ce qui rend ce jeu incontournable… pour un fan de Final Fantasy VII !

Les bons points

  • L’histoire
  • Sous-titres en français
  • Cinématiques
  • Graphismes
  • Bande-son
  • 300 missions annexes


A améliorer

  • Vite répétitif
  • Trop linéaire
  • Scénario un poil trop court
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