Zach Snyder est désormais connu de tous les cinéphiles. Grâce sans aucun doute à 300, ce film sorti aujourd'hui en salle, tiré d'une bande dessinée de Frank "Sin City" Miller qui relate la guerre entre les Spartiates et les Perses du dieu roi Xerxès. L'adaptation vidéoludique aussi obligatoire soit-elle ne sera finalement pas une grosse machine et n'atteindra que la PlayStation Portable de Sony dans un jeu d'action… réussi ? La réponse, dans ce test !

300 : March to Glory

300 Bizarre qu'aucune autre console que la PlayStation Portable de Sony n'ait son adaptation du film à succès 300. Il faut dire aussi que le jeu n’a été décidé qu’au dernier moment. Comme si les studios avaient fait la commande un peu tard, comme si personne n'attendait un jeu adapté de ce film. Si généralement les adaptations sont très mauvaises, il faut bien avouer que 300, au genre de background parfait pour un jeu bourrin, est rempli de bon moment, du style d'un God of War par exemple. Ce 300 là ne fait malheureusement pas partie des grands titres de l'année. Clairement pas.

Une adaptation musclée !

Cela partait pourtant fort bien. On commence l'aventure sur une jolie musique entraînante et quelques cinématiques à la voix off puissante et aux artworks magnifiques. Un genre de mélange entre le film et le comics, comme pour combler un petit vide. On ne s'en lasse pas. Vient alors le jeu à proprement parlé et un petit tutorial bien camouflé dans un champ de bataille pas très impressionnant (une dizaine d'hommes à l'écran grand maximum !) mais aux actions fluides et puissantes. On frappe, on combine avec notre épée et on se fait plaisir. Les ennemis tombent à la pelle, sont démembrés, déchiquetés. C'est gore, cela ne fait pas dans la dentelle même si on est bien loin de l’excellente réalisation du film.

Le bât blesse au bout de quelques minutes puisque le jeu se trouve être excessivement répétitif. Frapper, encore, toujours, jusqu'à n'en plus finir. On passe de niveaux en niveaux sans vraiment trop savoir pourquoi. C'est bien simple, sans cinématiques on ne serait même pas au courant de l'histoire du jeu. L'interaction n'est jamais très présente et on se contente de frapper. Il faut dire aussi que l'immersion n'est pas grande, la faute à une chronologie des niveaux un peu hasardeuse. Les sauts dans le temps sont fréquents et il faudra clairement suivre attentivement les cinématiques pour comprendre quelque chose après avoir paradoxalement complètement déconnecté notre cerveau pour pouvoir suivre l'action franche et tranchante du jeu. Ce n'est d'ailleurs pas les quelques puzzles disséminés un peu partout dans le soft qui viendront changer la donne.

Des leviers en veux-tu ? En voila ! 300 se la joue Tomb Raider, avec une Lara Croft bien moins sexy pour les hommes ! Dans l'absolu, ces séquences un peu stupides ne sont pas rébarbatives et ont le mérite de casser la monotonie qui s'installe bien vite dans le jeu. Dommage que le joueur en ressort avec l'impression que les développeurs ont pris leur public pour de véritables manchots à la vue d’une difficulté souvent absente.

Gameplay varié, mais…

Les tutoriaux sont très nombreux. Il faut dire que si le jeu est monotone, ce n'est clairement pas à cause d'un manque de style. Que ce soit à la lance ou à l'épée, au lancer de javelot droit au cœur de l'ennemi ou en entrant en mode furie d'une simple pression de touche fléchée, le gameplay se diversifie rapidement. Aussi, pour se soigner, le héros possède une jauge qui, une fois remplie, peut être utilisée pour se régénérer. Le jeu s'arrête le temps d'un moment et la barre de vie se remplit. Pas complètement, mais assez pour faire durer le plaisir. Autre variante de jeu : la progression dans les niveaux peut être stoppée quelques secondes par une nuée de flèches ennemies qu'il faudra contrer en pressant simultanément les deux gâchettes afin de protéger ses troupes avec leurs boucliers.

Entre deux grands moments répétitifs de bourrinage, et sans parler des séquences de boss un peu trop facile pour être mémorables, des mêlées historiques auront lieu. Vous dirigez alors 300 hommes et les ferez avancer en rythme vers leur but. Afin d'occire les ennemis qui se dirigent en face de cette masse de combattants, plusieurs possibilités s'offriront au joueur. Frapper de plein fouet ou briser les boucliers adverses par exemple. Mais cela ne change pas vraiment du reste du jeu. Seuls les mouvements sont différents ainsi que la barre de vie qui fait plutôt office de chronomètre.

Si des jeux épiques comme God of War avouent piquer des idées un peu partout pour les mêler à une réalisation unique, 300, lui, fait tout le contraire. Ce n'est ni passionnant, ni "grand". Ce n'est qu'un jeu d'action bourrin de plus qui, face à l’effervescence du genre, ne reste pas dans les annales. Reste que si vous voulez vraiment frapper du Perse (en tout bien tout honneur), le marché de l'occasion peut être une bonne alternative car dans l'absolu, 300 n'est clairement pas un mauvais jeu. Mais avec un film pareil, il est presque cruel de ne pas offrir un récit interactif de qualité…

Bilan mitigé

Avec 300 il y avait matière à réaliser une grande épopée vidéoludique mais il n'en sera rien. Au lieu de ce joli rêve, se tient un UMD qui propose rien de plus qu'un jeu d'action certes bourrin mais excessivement basique qui ne se renouvelle jamais au cours de ses 6 heures de jeu intensives. Même si graphiquement le titre possède de très jolis effets, il reste toutefois une modélisation globale très en deçà de ce qui se fait actuellement sur PSP. Décevant donc, mais pas forcément mauvais pour autant. Toutefois, aussi fan que vous soyez, ne vous précipitez pas sur ce jeu une fois sorti du cinéma !

Les bons points

  • Les cinématiques d'artworks
  • Bonne prise en main
  • Quelques très jolis effets !


A améliorer

  • Extrêmement répétitif
  • Ne se renouvelle pas assez
  • Trop simpliste
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